mercredi, juillet 02, 2008

quelques mots ...

En ces premières journées de juillet
parmi les méandres de nos mots déliées
Il fleure bon la poésie.

Merci, Daniel, pour ces instants fragiles mais ô combien précieux ...

Marc D.

Tonnerre

Tonnerre terreur résonnent en moi
Sursaut bloqué par les plumes de l'oreiller
La maison se brise la maison s'écroule
La mort vient déjà
N'y a-t-il pas des bras pour l'empêcher ?
Ouf! Maman est là.

Lisa

Humeur du jour

Incertitude.
Angoisse des lendemains toujours pareils
La sérénité me fuit, elle me dédaigne
Le goût acide de n'être plus moi tout à fait
Et pas encore une autre.
Ciel d'orage.
Comment éviter le chemin tout tracé ?

Lisa

le caca

Caca qui repose à l'ombre du marronnier,
Crotte de chien énorme à l'aspect séché,
Trace inerte du microcosme d'un intestin chargé,
Hier masse vive et fumante du cercle nourricier
Par son involontaire créateur vite abandonnée.
Rejeté par les corps, inutile déchet de vie
Combien de nuits combien de pluies avant de se décomposer?
A peine éjecté des entrailles, et déjà oublié.

Lisa

premier jour

Mes poils se hérissent sur ma peau glacée. Sa voix résonne dans mon estomac. Lâcher pour un temps ce qui est moi, l'extraire de mon échine et l'exhiber sur le marché du monde. Dévoiler mon cœur comme on dévoile les corps. Écrire à la demande comme on commande une bière, comme on cherche ses clefs. Et le regard des autres qui lacère ma peau de jugements faussés. Nue, seule, face au miroir qui me renvoie ma laideur et ma fragilité. Impossible. Je n'y arriverai pas.

Lisa

Cosima

Mercredi, 02 juillet 2008

Humeur du jour.

Aujourd’hui, lourde de nuages retenus par l’orage, mon aura est orange zébrée de gris !!

Sensations souvenirs.
L’orage

L’odeur âcre a pénétré mes narines en même temps que les premières grosses gouttes se sont mises à tomber.
J’ai eu soudain l’envie de danser sur le tic-tac de la pluie, la sauvage chasse la civilisée. Quand roule le tonnerre, je voudrais me prosterner avec au ventre un nid de serpents.
Je sais que l’eau froide bien vite éteindra les incendies, et je remettrai mon vieux costume mouillé

Position-Mouvement
Le vent

Toute une vie de déambulation, et pourtant, je reste moi, et suis aujourd’hui comme j’ai toujours été. Bien sur, mes perceptions s’affinent et ma bibliothèque s’enrichit. Alors, j’ouvre la fenêtre au vent.
Quart de tour, je revois maman, pas très douce, mais qui m’aime pourtant, c’est ce que dit le vent.
Demi-tour début de vie, plein et vide à la fois, le vent a-t-il quelque chose à dire ?
Tour complet, revenue à la case départ,je les aime tous tellement, je demande au vent de le leur dire.

L’ange

Toc, toc, qui est là ?
Un ange avec sa croix.
Toc, toc, il est parti, comme tout fout le camp, la famille, la nation, le boulot, l’éducation, la religion, et oui M’sieurs, Dames, tout fout le camp, et pourtant, nous restons là à compter nos sous, et nos bouteilles de visekies.
Je dois beaucoup aux contributions, égal gros salaire, et toi, tu payes combien ?
Combien je vaux au corps à corps des politiciens, et combien je vaux au cœur-accord de mes amis ??????
Ne faudrait il pas mieux m’asseoir devant une porte et attendre qu’elle s’ouvre ou qu’on me reconnaisse ?

Je m’amuse des mots

Mademoiselle au joli miroir, qui mire sa bonne mine, sa mine bronzée et avenante, et qui mine de rien, se moque bien des miséreux qui ne payent pas de mine.
Et voici qu’elle se mine pour un mineur de fond qui n’en est jamais revenu.
Cette histoire est une mine d’information, surtout, ne jugez jamais sur leur mine les beaux minois qui se mirent dans de jolis miroirs.

Textes de Marcel


Dedans
Un écran éteint
Dehors
Les réverbères allumés
Dedans
Une famille un nom
Dehors
La chair anonyme
En dedans de moi
Un écran éteint
Point de réverbère
Pas de lumière
Au dehors
Les réverbères allumés
Et la nuit.
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Résonne
La sonnerie du lycée
Mon ennemie
Dans la rue à midi
Immobile
Résonne
En moi le tumulte du sang
La peur divague et s’affole
Et le sang des murs
Cachant d’anciens crimes
Dans la rue à midi
Le silence sourd
Résonne
Mon ennemi
Immobile
La circulation automobile
Sur ses bandages feutrés
Les murs chargés de sous-entendus
Habités de sourires déments
Résonne
Mon ennemie
Immobile
Lointaine la rumeur des foules
En moi le tumulte de la peur
Les lacets déjetés du sang
Les passants au dos cassés
Sous des vices cachés
Les murs s’approchent m’encerclent
A m’asphyxier
Résonne
Immobile
Mon ennemi
Le silence éloquent du vent absent
L’haleine rance des murs
Barbouillés de sang
Sous la peinture
Résonne
Dans ma poche
Mon ennemie
La bouteille
Immobile
Qui clapote et m’attend.
Et mon sang qui se tend.
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La cendre le gravier
Sous mes pas
L’écorce la corde
Sous mes doigts
La peur le bonheur
Sous ma voix.

Le béton le bitume
Sous mes pas
La cendre le pognon
Sous mes doigts
La colère la misère
Sous ma voix.

La terre la misère
Sous mes pas
Le bonheur la colère
Sous mes doigts
Le sang et le chant
Sous ma voix.
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Aujourd’hui
L’aube est une montagne noire
Avec les éclats lisses du charbon.

Aujourd’hui
Le matin n’est point celui des magiciens
Du moins pas encore.

Aujourd’hui
Le jour est un encensoir
Qui oscille comme un pendule, pour de bon.

Aujourd’hui
Le soir est un ciboire d’airain
Fendu tout du long, comme le mien.

Aujourd’hui
La nuit est une montagne noire
Où je viens boire en habits de Bédouin.

Peut-être vous dirai-je le reste demain.
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Moi qui n’ai pas de racines
Je ne dirai la majesté des frondaisons
Ni le jaillissement des troncs
Mais la patiente vigueur des veines
Sinuant au sol avides de nutriments.

Moi qui n’ai pas de fratrie
Je ne dirai le clair obscur des charmilles
Ni les éclats ni les rayons
Mais les haleines lourdes des humus
Leurs vies secrètes, leurs lentes macérations.

Moi qui n’ai plus d’aïeux
Je ne dirai l’été ni l’enchantement des cieux
Ni la profusion des feuilles
Mais les odeurs fortes de la terre
Ses promesses ses gestations.
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Bonsoir (ou bonjour) à toutes et à tous !

Marcel D.


Consignes après-midi 2 juillet 08

Ecrivez un texte où vous tentez de faire percevoir les notions de positions et mouvements....

Des textes seront écrits en tenant compte justement de ces questions en dehors de la littératlité des situations...mais plutôt de ce sentiment de mouvement ou de position que le poème explore...

Reconnaissance et connaissance

(sous l'ombre de B. Brecht)
Un texte, et le poème,également, passe d'abord par un effet de reconnaissance...puis entraîne le lecteur vers une expérience de connaissance... (mimesis, identification, catharsis,...)

Consignne du matin:

En évoquant le savon de Francis Ponge, écrivez un texte qui pénètre une expérience sensorielle et accueille les résonances. (consigne du matin)

Textes de Cosima (30 juin, 1er juillet)






Lundi, 30 juin 2008

Intégrer la notion de corporalité

Un clocher pointu, pointé comme un doigt levé, et moi, à son pied, droite et dressée, m’emplissant de puissance positive au pied du paratonnerre.
J’ai le goût de l’ardent et des choses fortes, je crois toujours que ma tête déborde, mais paradoxalement, je sais n’être qu’une pauvre chose jetée sur les draps de la terre.
Et pourtant, pourtant, je voudrais être çà la pointe du clocher, enfin toucher le ciel, et comprendre finalement les choses et les êtres, mais j’ai beau lever le doigt, on ne m’écoute pas. Alors, je lève le nez, et je rie bien haut, tous les autres rient aussi. Ca y est, il y a complicité, et plus si affinités. J’ai tout compris……Je crois !!!!!

Intégrer la notion de corporalité.

Langue de soleil au dos de ma main, chaleur qui donne à mon crayon envie de glisser. Les mots sortent en coulée bleue, chaleur des mots que je veux partager comme je respire les fleurs.
L’arbre a des feuilles d’un vert si tendre que j’aimerais les froisser entre mes doigts, puis les sentir avec émotion, car leur odeur doit être verte. Un bourdonnement me pique la tête, la guêpe folle entre en volant entre mes yeux exorbités, et ce bruit doux et régulier berce des rêves de ruches au miel, avec ce miel si bon, si doux, si…..soleil. voici que reviennent des souvenirs d’enfance, et tout à coup, ma langue a touché le dos de ma main, et j’ai léché la chaleur du miel.

Recette de cuisine

Gratin de paroles sur lit de salade, doré au verbe salé.
Pour quatre poètes :
Prendre huit belles paroles pleines de sens, les couper en deux.
Enrouler délicatement les demies paroles dans une tranche de vie bien pleine.
Déposer les roulades dans un plat à égratigner.
D’autre part, préparer un court bouillon d’onze heures,
Epaissir avec trois cuillères à soupe de fécule de pomme de temps.
Verser cette sauce sur les roulades, tartiner de verbe salé.
Enfourner en bouche bien chaude durant dix minutes.
Garnir quatre assiettes de feuilles de salade.
Y déposer deux roulades par assiette.
Déguster voluptueusement avec les oreilles.
Accompagner éventuellement d’un moulin à vent.

Mardi, 01 juillet 2008


Promenade en 5 étapes qui commence le jour, et finit la nuit.

Je me suis levée tôt pour travailler.
Mon pinceau hésite entre l’eau et l’aquarelle.
Me faut il d’abord mouiller le papier pour qu’ensuite fusent les couleurs et accepter le dessin en signant en bas à droite ?
Un lavis me conviendrait il mieux ? Bien détremper la feuille, et ensuite, hardi petit, du bleu turquoise, du rose Madder, de la sienne brûlée. En penchant la feuille et la tête, les couleurs inventent toute seules de nouveaux tons, c’est joli, mais il faut bien doser l’eau et la peinture, signer en bas.
Je pourrais choisir d’abord le crayon, ensuite, je mouille la feuille et j’y fais fuser de l’ocre avec des taches de terre d’ombre. Il reste à poser l’outremer bien dilué aux pétales du bleuet.
En fin de compte, j’ai laissé le pinceau décider seul, et comme il avait très soif, j’ai donc peint mouillé sur mouillé, finalement, la fleur était laque cramoisie, les feuilles bleu de Prusse, le fond jaune indien éclaboussé de mars violet, j’étais heureuse.
J’ai regardé dehors, il faisait nuit, je n’ai pas signé le tableau.

Texte court comportant un mystère, une énigme

Le banc de ciment est posé sous l’arbre, comme une insulte à son bois.
Bizarre, anachronique, il n’avait rien d’un banc public.
Je me suis approchée, sur le dossier était inscrit : DON DE S.A. CIMENTS D’OBOURG.
J’ai souri, la charité a rarement bon goût. Par quel mystère un mécène avait eu l’idée d’utiliser son ciment gris et granuleux pour en faire un banc gris et râpeux, tout juste bon à reposer les derrières calleux des gros actionnaires de sa société ???
L’énigme reste entière !!!!


Texte court comportant un mystère, une énigme

Mystère des mots qui désignent toute chose et que l’on dit matière à réflexion. Mauvais terme !! Les mots sont l’anti-matière qui me fait voyager dans le temps et l’espace. Qui dira les secrets des mots qui comme Sésame m’ouvrent les portes de l’immatériel et du divin.


Promenade en 5 étapes qui commence le jour, et finit la nuit.

En fin de matinée, je me suis levée, c’est en se levant que l’âme s’élève, et la promenade m’attendait.
Il y avait un porche, vestige d’un ancien bâtiment. Les murs étaient taggés, et j’y ai lu au milieu des prénoms, et des mots d’amour, le mot « young » répété plusieurs fois, et moi qui ne le suis plus, j’ai imaginé ce temple dédié à la jeunesse, vers les onze heures de leur vie.
Plus loin, il y avait des mots que la décence m’empêche d’écrire, et j’ai songé, il est déjà quatorze heure.
Puis, je lus, zénith, comète, mars, ange, et voici le mystique s’éveille, il est dix sept heure.
Et, il y avait aussi, buveur de bière, rush, le King, alcoolo anonyme, et je me suis dit, il doit être environ vingt heure.
Voici, sur le coin, les mots, cool, place de Jeff, chanteur inconnu, déjà caca, il fait nuit, mince, il est déjà vingt et une heure.
Je me suis retournée, au milieu de l’arcade, était un petit tas de plumes noires, tu ne chanteras plus jamais beau merle, il est enfin vingt quatre heure.


Texte court comportant un mystère, une énigme

Le doigt dressé du clocher montre t’il quelque chose, ou une direction, donne t’il un avertissement ?
Est-il piqué au nuage de Dieu ? Nous dit il sentencieux, attention, on vous a prêté la terre, et vous êtes priés de la rendre en l’état.
Il y a des mystères que je comprendrai plus tard, je suis encore trop jeune pour saisir l’univers et ses secrets.
Peut-être un jour…….mais alors, il risque d’être trop tard.
Il y a des mystères que je ne saurai jamais. Fais chier !!!!!