mercredi, juillet 02, 2008

Textes de Cosima (30 juin, 1er juillet)






Lundi, 30 juin 2008

Intégrer la notion de corporalité

Un clocher pointu, pointé comme un doigt levé, et moi, à son pied, droite et dressée, m’emplissant de puissance positive au pied du paratonnerre.
J’ai le goût de l’ardent et des choses fortes, je crois toujours que ma tête déborde, mais paradoxalement, je sais n’être qu’une pauvre chose jetée sur les draps de la terre.
Et pourtant, pourtant, je voudrais être çà la pointe du clocher, enfin toucher le ciel, et comprendre finalement les choses et les êtres, mais j’ai beau lever le doigt, on ne m’écoute pas. Alors, je lève le nez, et je rie bien haut, tous les autres rient aussi. Ca y est, il y a complicité, et plus si affinités. J’ai tout compris……Je crois !!!!!

Intégrer la notion de corporalité.

Langue de soleil au dos de ma main, chaleur qui donne à mon crayon envie de glisser. Les mots sortent en coulée bleue, chaleur des mots que je veux partager comme je respire les fleurs.
L’arbre a des feuilles d’un vert si tendre que j’aimerais les froisser entre mes doigts, puis les sentir avec émotion, car leur odeur doit être verte. Un bourdonnement me pique la tête, la guêpe folle entre en volant entre mes yeux exorbités, et ce bruit doux et régulier berce des rêves de ruches au miel, avec ce miel si bon, si doux, si…..soleil. voici que reviennent des souvenirs d’enfance, et tout à coup, ma langue a touché le dos de ma main, et j’ai léché la chaleur du miel.

Recette de cuisine

Gratin de paroles sur lit de salade, doré au verbe salé.
Pour quatre poètes :
Prendre huit belles paroles pleines de sens, les couper en deux.
Enrouler délicatement les demies paroles dans une tranche de vie bien pleine.
Déposer les roulades dans un plat à égratigner.
D’autre part, préparer un court bouillon d’onze heures,
Epaissir avec trois cuillères à soupe de fécule de pomme de temps.
Verser cette sauce sur les roulades, tartiner de verbe salé.
Enfourner en bouche bien chaude durant dix minutes.
Garnir quatre assiettes de feuilles de salade.
Y déposer deux roulades par assiette.
Déguster voluptueusement avec les oreilles.
Accompagner éventuellement d’un moulin à vent.

Mardi, 01 juillet 2008


Promenade en 5 étapes qui commence le jour, et finit la nuit.

Je me suis levée tôt pour travailler.
Mon pinceau hésite entre l’eau et l’aquarelle.
Me faut il d’abord mouiller le papier pour qu’ensuite fusent les couleurs et accepter le dessin en signant en bas à droite ?
Un lavis me conviendrait il mieux ? Bien détremper la feuille, et ensuite, hardi petit, du bleu turquoise, du rose Madder, de la sienne brûlée. En penchant la feuille et la tête, les couleurs inventent toute seules de nouveaux tons, c’est joli, mais il faut bien doser l’eau et la peinture, signer en bas.
Je pourrais choisir d’abord le crayon, ensuite, je mouille la feuille et j’y fais fuser de l’ocre avec des taches de terre d’ombre. Il reste à poser l’outremer bien dilué aux pétales du bleuet.
En fin de compte, j’ai laissé le pinceau décider seul, et comme il avait très soif, j’ai donc peint mouillé sur mouillé, finalement, la fleur était laque cramoisie, les feuilles bleu de Prusse, le fond jaune indien éclaboussé de mars violet, j’étais heureuse.
J’ai regardé dehors, il faisait nuit, je n’ai pas signé le tableau.

Texte court comportant un mystère, une énigme

Le banc de ciment est posé sous l’arbre, comme une insulte à son bois.
Bizarre, anachronique, il n’avait rien d’un banc public.
Je me suis approchée, sur le dossier était inscrit : DON DE S.A. CIMENTS D’OBOURG.
J’ai souri, la charité a rarement bon goût. Par quel mystère un mécène avait eu l’idée d’utiliser son ciment gris et granuleux pour en faire un banc gris et râpeux, tout juste bon à reposer les derrières calleux des gros actionnaires de sa société ???
L’énigme reste entière !!!!


Texte court comportant un mystère, une énigme

Mystère des mots qui désignent toute chose et que l’on dit matière à réflexion. Mauvais terme !! Les mots sont l’anti-matière qui me fait voyager dans le temps et l’espace. Qui dira les secrets des mots qui comme Sésame m’ouvrent les portes de l’immatériel et du divin.


Promenade en 5 étapes qui commence le jour, et finit la nuit.

En fin de matinée, je me suis levée, c’est en se levant que l’âme s’élève, et la promenade m’attendait.
Il y avait un porche, vestige d’un ancien bâtiment. Les murs étaient taggés, et j’y ai lu au milieu des prénoms, et des mots d’amour, le mot « young » répété plusieurs fois, et moi qui ne le suis plus, j’ai imaginé ce temple dédié à la jeunesse, vers les onze heures de leur vie.
Plus loin, il y avait des mots que la décence m’empêche d’écrire, et j’ai songé, il est déjà quatorze heure.
Puis, je lus, zénith, comète, mars, ange, et voici le mystique s’éveille, il est dix sept heure.
Et, il y avait aussi, buveur de bière, rush, le King, alcoolo anonyme, et je me suis dit, il doit être environ vingt heure.
Voici, sur le coin, les mots, cool, place de Jeff, chanteur inconnu, déjà caca, il fait nuit, mince, il est déjà vingt et une heure.
Je me suis retournée, au milieu de l’arcade, était un petit tas de plumes noires, tu ne chanteras plus jamais beau merle, il est enfin vingt quatre heure.


Texte court comportant un mystère, une énigme

Le doigt dressé du clocher montre t’il quelque chose, ou une direction, donne t’il un avertissement ?
Est-il piqué au nuage de Dieu ? Nous dit il sentencieux, attention, on vous a prêté la terre, et vous êtes priés de la rendre en l’état.
Il y a des mystères que je comprendrai plus tard, je suis encore trop jeune pour saisir l’univers et ses secrets.
Peut-être un jour…….mais alors, il risque d’être trop tard.
Il y a des mystères que je ne saurai jamais. Fais chier !!!!!

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