vendredi, juillet 04, 2008

Fin

La lavande était là
Comme partout ailleurs
A l'orée de l'été
Notes vibrantes sous le soleil
Le saxophone luisait.

Voix tâtonnantes
Textes ancrés dans une semaine de vie
Je les connaissais
Plus qu'une bande d'amis au bord d'une bière
Ensemble
Nous avons été nous.

Voix douce d'une chanteuse
Dans la petite cour
Une semaine c'est tellement et si peu
Pour construire un monde.

Minutes qui ne se lassent pas d'en finir
Dans ma mémoire quelques traits
Une ronde de chaises
Une musique mélancolique
Et après ?

Lisa

L'au revoir

Ne dites pas
"adieu"
Le visage grave
Le pas lourd

Dites
"au revoir"
Sourire dispersé
Comme autant de promesses d'un retour
Une autre fois
Une prochaine année

Ne dites pas
"adieu"
Comme tous ces gens
Qui n'ont plus rien à partager

Dites
"au revoir"
Sans les larmes ou l'artifice
Simplement
Complice d'un instant
Ininterrompu.

Marc D.

et en salut de clôture


J'ai aimé vos attentives avancées,

j'ai aimé les rires qui secouaient les inquiétudes,

les regards intenses jetés sur les choses

de plus en plus,

j'ai aimé ces lectures faites au débotté
et qui étaient bellement tenues

j'aimé aussi

la pudeur dans tout ce bazar qui nous lie

et je vous remercie de ces confiances réciproques.

Portez-vous bien et belle route...


Daniel

et encore...en fin du jour



Recette


Dans le creux d’une voûte,
Se mélangent regards et sourires
Pour offrir aux hôtes
Un délicieux plat de désirs.

Le sel implore au sucre de d’effacer,
Les rires implorent aux larmes de rester.

La farine étouffe le lait
Comme la vanille arrive d’un pas léger.
Ingrédients et sentiments se mêlent
Dans cette voûte de vie
Pour offrir au monde mille merveilles


Voyage du cheveu


Lise, lisse, il se hisse
A la caresse des doigts.
Se détache, s’égare et croit
Au souffle de la main
Qui l’emporte au loin.
Grippe, grippe, il s’agrippe
S’entremêle dans les regards
Des coins, des creux et des hauteurs
De chaque parcelle de peau
Qui attise sa peur.
Il roule, tourne comme un tango,
Avance par la musique du cœur.
Tache, tache, il se cache
Derrière les portes de l’épaule
Elle ouvre, ferme chaque veine,
Grande, forte, elle espère
Dissiper toutes les peines.
En gardant ce cheveu,
Le protégeant sous son aile.
Il est là, il reste, il insiste
Ce cheveu solitaire.
Il écoute, il songe
Pour recréer le monde.



Je me marie


Au tournant le jour s’éteint,
Lignes droites et petits points
Se mêlent aux mots
Forment et déforment le chaos.

Au tournant l’herbe s’illumine
Cube d’une seule arrête
Traces, logique et rimes
Déconditionnent chaque saison.

Au tournant les fleurs se réveillent
Romans recueils et poèmes
Jouent, chantent les paraboles
En comptant voyelles et paroles

Au tournant
La nuit s’allume
Mélanges de phrases et d’équations
Concepts, consonnes et formules
Se marient pour colorer la raison.


Ribambelle


Ribambelle de parfums
Trois marches, trois sauts, trois cris
Je fonce, m’enfonce
Je sens, ressens
Parfum de pluie, de pleurs
Parfum d’esprit
Tout s’efface
Tout suffoque
Tout est blême
Parfum de peine
Le vent souffle, siffle
Bouscule, bouleverse les battements
Trois pas, trois mois, trois ans


Bornes rondes

Briques deviennent bulles
Fenêtres dessinent lune
Je découpe les rails

Un chemin de mosaïque
Sonne et trébuche
Pour retrouver une trajectoire magique

Barreaux de prison flottants
Se détachent, se transpirent et respirent
Torrent de nuit
Valse de jour
L’esprit n’est plus ennui.


La journée


L’aube se détend
L’heure sonne comme un chant de fourmis
Il est temps, le savoir infini.

Je marche, je pense, la lumière m’arrache
Premier couloir
Lire, réfléchir, interagir
Ca veut dire quoi ?
Que disent-ils ? Je les vois.
Où sont-ils ? Je les devine.
Premier escalier
Léger, le silence, la cohue.
Première porte.
Entrouverte, je guette, éperdue.
Que disent-ils ? Je les vois.
Que veulent-ils ? Je l’imagine.
Le cœur a le vouloir
La demeure, son auditoire.

L’aurore se ferme.
L’heure étouffe comme la berceuse d’oublis.
Il est temps, le savoir est fini.


Valérie
"Tout dans la vie est pour nous distraire de quelque chose de terrible."

D.S.

Portrait ...

Méfions-nous des clichés !
Ce n'est pas l'homme qui prend la mère, c'est la mer qui prend l'homme ...
Tu comprends, Josiane ?
Marcelle ? Ah bon ...

Ce n'est jamais inutile
Tous ces efforts, cette déprime
Moi, j'écris entre le parc et l'appart'
Parfois, j'aimerais bien taper la balle
M'enfiler une chope à la terrasse
Eh bien, non ! J'écris !
Tu comprends, Gilberte ?
Euh ... Machin ...

Ecrivant et écrivain
Ce n'est pas la même chose
Je n'adhère pas.
Ecrivant et là, j'ouvre une parenthèse
Mais je fais vite, hein ?
C'est bla ... blabla ...
Tu comprends, Hadrien ? Enfin, Aurélien, c'est pareil ...

Bref
Pour faire court
Osons ...

Alleeeez!!!!


Marc D.
"Les gens disent : "je ne comprends pas mais c'est beau ce que tu écris là". Et on s'en va tel un héron fier, fatigué et seul"

D.S.
"Prenons un exemple au hasard : moi."

D.S.

J'ai aimé

J'ai aimé ton écoute parmi nos errances.

J'ai aimé la simplicité, la preuve que culture et modestie peuvent toujours faire bon ménage.

J'ai aimé ta désorganisation, ton immense culture et ton amour de la vie.

J'ai aimé refaire le monde, l'air de rien.

J'ai aimé un début d'été parmi d'autres, tellement d'autres.

J'ai aimé ton discours toujours passionnant, même s'il rognait le temps.

J'ai aimé me voir avancer, éclairée par ta disponibilité.

J'ai aimé ta planète. Ensemble, on s'y sent bien.
J'ai aimé notre marche, attachés tous au même lien.

J'ai aimé le respect de tes commentaires; l'humour de tes interventions.

J'ai aimé la flatterie, ce sourire authentique qui déshabille la médiocrité.
J'ai aimé le chant des paroles, l'amour de l'écrit qui m'a redonné goût à la plume.
J'ai aimé nos échanges, partages, regards qui construisent les rimes pour une société sublime.

J'ai aimé confronter ma nuit poétique à la clarté de tes mots, trouver un nouveau lit pour ma colère.
J'ai aimé ta passion sans garde-fou, ton rire d'ogre avalant mes doutes, ton savoir
une mer boulimique.

04.07.08. Collectif "dedans/dehors ... l'écriture nous relie"

Cinquième jour

















Aujourd’hui, mes sandales sur le trottoir
Un vieux assis sur des marches
De la glace dégouline sur son pantalon

Aujourd’hui, mon pied nu a écrasé un soldat de plomb
Un petit garçon me regarde
Il pleure une pièce de puzzle à la main

Aujourd’hui, je joue à la marelle
Je marche dans une allée
Je danse pour le ratisseur

Demain, des écouteurs dans les oreilles
Croisés sur une balançoire
Mes jambes oscillent


Un heurt dans un couloir
Quelques rendez-vous
Une cérémonie

Un appart et une terrasse de vingt mètres carré
Un fax, une tondeuse et pas de gazon à tondre
Le calme plat d’un écran plasma

Des odeurs de lait caillé sur une femme
Un bébé fripé dans un berceau
Le père le regarde sans le toucher

Un fond de café au lait dans une tasse
Des piles de papiers sur bureau
Une table basse et un verre d’eau
Un homme seul sur une chaise

Un album photo
Un plat surgelé
Une bouteille sans verre



TAGA DA

Une bombe expectore sur un mur
Un crachat suinte sur du marbre froid
Le krasch des couleurs qui crissent
La casse des slogans kitsch
Débris d’homme à l’abandon
Vomit, gémit sur du béton
La balade des fragments de vie
Le tagada de l’illusion d’existence
Parcelles de vie tailladées par le graph et la griffe
En marge, le tag des gars
Cherche ses marques et manque des marches



Cric cric
Un crissement
Cadavre d’escargot coulant

Ghania





















Séquences Evasion

« Lagos ». Départ retardé de 30 minutes
Bagages enregistrés
Dix jours de vacances évasion.

Ingrid Betancourt a été libérée hier
par l’Armée Colombienne
Hélicoptère.

Embarquement hôtesses
Ceintures attachées, le pilote est portugais,
Décollage immédiat.

A Albufeira on s’affaire
Deux groupes à recevoir, portes ouvertes sur le couloir
Ca sent le drap amidonné.

Atterrissage, transfert, hotel
La chambre ouvre sur un balcon, trois citronniers penchés sur une pergola
deux chaises longues.

Ne pas oublier, courant automne
Demander devis pour la terrasse du jardin
Klinkers ou pavés ?

Traces blanches dans le ciel
La radio a annoncé l’arrivée d’Ingrid
Demain après-midi à Roissy.

Accès à la plage : suivre le couloir à gauche, après la réception
Foule sous les parasols
Repas à 19h00.

Ses proches sont bouleversés.

Et pourquoi pas du bangkiray devant la porte de la cuisine…

Pelage

Pour annoncer la rituelle promenade au marché du dimanche, je posais le genou par terre lui enfilant la laisse autour de l’encolure. Je flattais sa prestance : « Viens, on va faire des « qu’il-est-beau ». On aurait dit qu’il trouvait important de quitter son naturel pataud pour adopter la démarche d’un aristocrate condescendant aux compliments sans cesse rencontrés.
L’herbe qui ondule aujourd’hui aux humeurs du vent, juste au-dessus d’où il est couché, me rappelle l’élégance dans laquelle ondoyait son long pelage.

Enfant 1

Le Maître claque des doigts à chaque injonction adressée au chat.
Le petit, les fesses bien rangées dans son lange, fait se toucher le pouce et l’index et part maîtriser le monde.

Enfant 2

Quand Madame Isabelle a demandé « Quel jour sommes-nous aujourd’hui », il s’est levé et a crié « MARDI ». Tout fier, bien droit sur les quilles qui descendent sous son short, il est allé accrocher le nom du jour au deuxième crochet du tableau.
Patricia


Fragment de vie

L'orage déchire la nuit, je me réveille
La pluie frappe aux carreaux, je m'endors;

Le pain grillé répand une douce odeur mêlée à celle du café.
Je me cale dans ma chaise.

Mon G S M crépite :
un .message de soleil venu de Vendée
éclaire ma journée

J'ai chaud, j'ai froid
J'écoute, je note
Je lis, je réfléchis

Je prends ma voiture
Je refais la route de ce matin;
inversée

La pluie frappe aux carreaux
La maison sent bon le gâteau
Le chat ronronne
Je m'endors.

Christiane
Des poèmes d'Aurélien...
La dissertation

Une croix en plein milieu de l’image
Un cimetière de voitures
Au loin, un homme se promène.

Ma feuille, à jamais
Demeurera vierge.


Les sens interdits

Aveuglé par la ligne blanche
Le temps suspendu quelques instants

Indécision…

Une araignée me fait perdre le fil des idées
Et pourtant , je me révolte
Je crie, vocifère, me rebelle
Le retard s’intensifie

Réaction…

Un peu Jaoui , un peu Bacri
Je râle, me résigne, évacue.
Les gens continuent
Imperturbables
A faire fi de mes angoisses.

Décision : je passe
Apaisement…

L’araignée est tombée
Plus rien n’est interdit !
Les cheveux de Sarah

Fin, lisse, noir
Tombé sur la chaussée glissante
Un jour de pluie
D’une tête égarée
Sans doute s’est échappé.

Rappelle-toi… frissons
Tremblements et cris stridents
Oh ! Souviens-toi
Que les langues se délient
Au bruit des gens qui s’énervent.
Les silences s’étouffent.
Un papillon sur l’écran se pose.
Terreur.

De tes yeux d’un bleu intense
Regard troublant
Assis sur la banquette arrière
Un livre de Delerm en main
Comme pour se rassurer
Un monde parfait
J’avais pensé.
Ta chevelure m’en empêchait.
Trouble, vide
Aux confins des méandres existentiels
Mon regard s’efface.

Toujours glissante, mouillée de remords certes
La chaussée porte enfin ton nom.
Le mystère de l’oiseau


Un peu de blanc
Un peu de noir
Curieux mélange
A quelques mètres au-dessus d’une Alfa Romeo gris métallisé
Une âme s’est envolée.


Bonheur intense
Insouciance.


Un peu à gauche
Un peu à droite
Méandres et déviations
Ont fait de lui un étranger.


Infinie sensation
De revanche et de vengeance
Le passereau, regrets au vent,
Lentement s’en est allé.


Rencontre avec une guêpe

Les nervures des feuilles dentées
Plongent à nouveau dès l’aube
Nos esprits dans les tourments des saules pleureurs.

Quand tout à coup, à l’ombre des chênes centenaires
Une guêpe sur ma joue vient se poser.

Angoissante douleur, vibrations abyssales
Les pensées se figent l’espace d’un instant.
Inondés de sèves inconnues
Les doutes rejaillissent encore et encore.

Frôlement immédiat, le cœur battant à mille à l’heure
Oh ! combien de heurts
De ma main se confondent
Collision du mal, royaume de l’anathème
Respirant encore au rythme des pas qui m’enivrent.

Les trains, les cours d’école
Les coquillages de la Mer du Nord
Nos vacances à Benodet
Tout se mélange et se transcende.

La pluie le long des vitres
Les cafards déboussolés
Les klaxons des BMW
Frêles illusions contrastées
Bribes éparses de souvenirs
Enfouis, anéantis.

Le soleil se couche
Une sonnerie au loin retentit
A quoi rime la vie ?
Promenade sensorielle

Les allées ombragées bordées de fourmis et d’araignées
Offrent des spectacles grandioses
Tel Sisyphe poussant son rocher
La vie s’offre à nous.

Harmonie des couleurs
Saumon, rouge vif, bleu indigo
Reflets dans les vitres
Le bruit des moteurs des Opel Vectra
Les chansons de Rihanna
Tout cela me fait penser à toi.

Au loin , dans une cour
Jaillissent ballons multicolores
Et cris stridents.

Quand une mouche sur la pierre
Soudain se pose
Les mots s’effacent
Comme les ratures de quelques vieux sonnets oubliés
Et les papiers jetés à même le sol
Deviennent confus.

Jasmin, cannelle, vanille
Mille parfums des forêts émanent
Absorbés par l’infinie lenteur des brumes matinales
Et des bourdons cherchant leur chemin.

Combien de fois aurais-je aimé encore
Ressentir les feuilles qui heurtaient mon visage
Les champs de lavande, illusions d’éternité, porteurs d’un message
Et quand bien même … le temps les suspendrait…
Voilà, ca se termine, provisoirement ici, mais ça va continuer, aussi, provisoirement, ici...
MERCI pour le travail commun, l'engagement, la qualité des positions, et surtout, le rire qui n'a cessé de ponctuer la lecture des textes.
A bientôt
Daniel