jeudi, juillet 03, 2008

Séquences




Désir à ne savoir qu'en faire
Ses doigts savants parcourent son corps lisse
Mille pensées la traversent
Ses poils se dressent sur sa peau
Baisers au goût de doutes
Le bien le mal mêlés s'effacent
Derrière le pourquoi pas.

Le sol s'effondre la boue glisse
L'eau glacée m'engloutit
Je m'accroche à une herbe qui bruisse
Elle cède sous mes doigts
Déjà l'eau dans ma bouche mon nez mes yeux
Ma main en un adieu terrorisé surgit au bout de moi
Tache de chair sur la tranquillité du bois.

Elle parle calme doux syllabes insensées
Je ne comprends pas
Château de certitudes brisé sous le souffle de quelques mots
Elle était celle qui aime inconditionnelle
Plus rien jamais pareil après cette minute-là.

Plic ploc musique aux mille voix
Plic ploc sur la brique le plastique et le bois
Les os la peau devenus eau à la surface de ses pas
Insouciance d'un instant flottant
Légère déjà.

Le froid dévore mes orteils sous les couvertures trouées
La bouillotte depuis longtemps s'est arrêtée
Il a dit "je n'ai que ça"
Être ailleurs.

Extase indicible joie
Musique dieu est dans ses doigts
L'horizon s'arrête au bout de ses cheveux
Mes poumons éclatent
Il est là.

Lisa

Mercredi 2 juillet 2008

Une petite bulle noyée
Dans une bouteille fermée
S'est échappée
Pour s'alléger.
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La vitre si nette, si limpide
Si rassurante et si vide
Eclate tout – à – coup

Mille éclats d'eau
Eclaboussent mon regard
La cuisine devient piscine

Pas de sifflet, pas de bouée
Je m'accroche à la poignée
Elle se décroche comme une araignée
Tombée de son fil

Un bruit terrible me déchire
Je suis coupée en d'eux, quoi de pire ?
Ils ne peuvent plus m'entendre
Et moi, vers qui vais-je tendre ?

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Le chêne et le roseau...
L'un pompe la sève
L'autre boit de l'eau

L'un traverse les tempêtes
L'autre tremble sous les assauts
L'un sera l'écrin d'une défaite
L'autre sera le support de nos mots.


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La lourdeur de ton départ
L'envol d'une coccinelle
L'éclat du cercueil si noir
Une flamme sans appel

Lenteur du corbillard
Ta vie défile
Des arbres hilares
Un passage futile.




Je les ai descendues pas à pas
Elles étaient là, narquoises
« Tu n'oseras pas ; tu n'oseras pas »
J'ai effacé l'ardoise.

J'ai relevé la tête
J'ai suivi mon chemin
Je serai de la fête
Je prends le premier train.


Florence Renson.

Jeudi 3 juillet 2008

Parking réservé au personnel.
Personne... elle, si réservée.
Parquée sur des places délavées,
Traquée, tracée, parallèle.

Embouteillage ; silence étrange
Pas un klaxon, pas un son
Pas de rage, pas de collision.
Une limace aux traînées oranges.

Le feu, les sirènes, les pneus noirs.
La vitesse, la haine, le désespoir.
Se ranger ; se mettre sur le côté
Appuyer sur le frein pour exister.

Contourner la voiture immobilisée
Tirer la langue aux inactifs
Changer de route, piquée au vif.
Sur la vitre, une guêpe écrasée.

Florence Renson.



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