jeudi, juillet 03, 2008
















Dedans dehors / Textes / Marine

Jour 1

La fourmi rebelle

Une fourmi sur ma main solitaire
Le corps ployé sous la charge
La douleur vrille mon dos
Surtout ne pas lui ressembler.

Geste rageur
De vie à trépas
La paix
Enfin.

Trace de vie sur le béton
Les humeurs passent en nuages
L’espoir existe
Un corbeau me l’a dit.

Accords « salsaniques »
Fusion immédiate
Entre tes doigts impatients
Ma peau brûlante.

Cuba scande mes sens
Je ferme les yeux
Loin la fourmi, le fardeau, la vie
Je m’éveille dans l’instant.

Hurlement d’une sirène
Cri strident du corbeau
Lance glaciale
Sens transpercés.

Bleu du ciel
Gris du béton
Nuages d’humeur
Le temps s’enfuit.

Tapie, mon âme se tait
Entre les brins d’herbe
Une marguerite effeuillée
Instants de vie espérés.

Je me lève
Il est l’heure
Fourmi en marche
Reprends ta charge.

Bourrasque de vent
Métamorphose
Enfin
Une libellule s’envole

Coups du sort
Le temps suspend son vol
Retour à la case départ
Une fourmi sur une main s’avance …

Dedans dehors / Textes / Marine

Jour 2

Vous avez dit retard ?

Tic tac, l’attaque du réveil
Tac tic, en trouver une et vite
L’aube est là qui s’excite
Pourquoi toujours en retard ?


Plic ploc , la pluie s’entrechoque,
Flip flop le moral en ribote,
Dans ma tête, la petite aiguille
Trotte, et si j’étais elle ?

Une, deux, mon corps douloureux,
Trois, quatre, ne pas se laisser abattre,
Marcher, courir, danser, le rêve,
A cloche-pied, à l’heure peut-être ?

Rouge, vert, jeu de poker,
Vert, rouge, travaux, rien ne bouge,
Otage de la route, j’attends,
Est-ce la vie, la cause des retards ?


Trois, cinq, consigne sans lendemain,
Cinq, trois, ramer, encore une fois.
Les mots m’emmènent en promenade,
Avec eux retard aura-t-il le même sens ?

Cinq sens

Onze heures petits pas de bonheur
Je caresse un lit d’herbes offertes.
Le soleil est là, la paix aussi,
Etrange.

Onze heures deux le vent dans mes cheveux,
Je sens un fumet de viande cuite,
La tribu, sur son île chante et danse,
Etrange.

Onze heures vingt-trois assise avec moi,
J’entends sous le porche de pierres,
Son âme, leurs voix, mes prières.
Etrange.

Onze heures trente des cloches impatientes,
Les coups s’égrènent, se donnent,
Je vois l’innocence, le sang, la peine.
Etrange.


Onze heures cinquante-huit le groupe réuni,
Discute, refait le monde,
J’ai dans la bouche un goût de trop peu.
Etrange.

Cela ne dépend pas de moi


S’emplir, grandir,
Décrépir, et puis mourir.
Ignorer, apprendre,
Introspecter, et oublier.
Les lettres, les mots,
L’alphabet
L’être unique, le couple,
L’enfant.
La vie, la mort,
L’au-delà,
Après tout,
Ca ne dépend pas de moi…


Pourquoi ?

Le vert pour le vivant,
Le rouge aux sentiments,
Coup de noir sur l’œil
Qui soudain devient bleu,
Pourquoi ?

Le vers pour la poésie,
Le rouge, un début de vie,
Tache noir sur robe blanche,
Les jours deviennent gris,
Pourquoi ?

Le ver pour appâter,
Le rouge, colère refoulée,
Couleur noire sur peau mate,
L’horizon se rétrécit,
Pourquoi ?

Le vert mélangé au rouge,
Le brun, soudain enfanté,
Le noir se fond dans le blanc,
La joie exulte,
Pourquoi ?
Dedans dehors / Textes / Marine

Jour 3

1.Pensée « poétique » du matin (hum)
Le chant du merle m’a parlé du matin, tandis que grondait au loin la promesse de l’orage. Encore engluée dans les errances de ma nuit, il m’a fallu l’odeur du café pour découvrir le jour.

2. Bouillons de pluie

Annonce de la pluie
Dans le genou de Léa,
Je souris.
Bientôt je le sais,
Le jeu sera là.
Premières gouttes, premiers pas,
La route est à moi.
Pieds déchaussés
Geysers qui explosent
Fraîcheur, douceur,
La fête dans mon cœur
La grosse voix de Léa
Ne reste pas là
Je ris, je saute, je vis
Le bonheur existe.
Tu sens le chien mouillé
Soupire Léa
Dans ses reproches voilés
Je me sens à l’étroit.
Un geste de la main
Déjà la pluie s’en va,
En dedans la mer
En dehors un sourire.
Une goutte s’attarde
Au coin de mon œil.
Escargots, grenouilles,
Tous sont à la fête
Car demain je le sais,
Mon amie reviendra.


4.Papa ce héros


Son regard est vide
Ce vide en moi
Déborde.

Débordement de paroles
Paroles vides de sens
Où suinte l’arrogance.

Sa bouche est un gouffre
Un gouffre hérissé de dents
Des dents dépourvues de lèvres
Des lèvres ignorant le baiser.

Ses mains sont deux rocs
Inaccessibles et dangereux
La rudesse n’a pas de frontière
Elle a franchi celle de son âme.

Son corps est celui d’un ogre
Ogre surgi du rêve oppressant
On pressent le cri de l’oiseau
Dans la gueule du loup affamé.

Son âme est une ombre
Cette ombre en moi
S’agite.

Caresse sur la pierre
Pierre en lettre gravées,
La paix.

Dedans dehors / Textes / Marine

Malgré l’épreuve du temps, de l’obscurité, l’absence du nécessaire,
Sous sa fragile apparence, elle a défié l’impossible.
La vie est là, chapeau bas.


















Dedans dehors / Textes / Marine

Nuance de vert
Dans la forêt,
L’éphémère côtoie
Indulgent,
Le persistant,
Humble.



















Dedans dehors / Textes / Marine

Il sourit, ‘effort est beau
Absence de peau sur
Une vie dissolue.

Les dents serrées derrière ses barreaux
Le regard vide
Renferme son histoire.

Les doigts serrés autour du grillage
L’annulaire sectionné
Porte les traces de son passé.

Le crâne posé contre sa cage
L’homme, comme apaisé.
Reposerait-il en paix ?










Aucun commentaire: